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obtenir. Pour contrebalancer ces inconvénients, j’empruntais moi-même et ne rendais pas toujours. De sorte que, en somme, j’estime que je n’ai jamais subi de bien fortes pertes. Entre temps, je prenais soin de me rendre agréable à mes supérieurs ; je me présentais quelquefois chez le colonel ; je me montrais empressé auprès du major ; j’étais, j’ose le dire, l’ami du sultan ; le nayb me faisait des confidences ; je cultivais constamment la bienveillance du vékyl, à qui je présentais souvent des petits cadeaux ; tout cela me permit de ne jamais mettre les pieds à la caserne ; on ne m’a pas vu davantage à l’exercice, et j’employais le reste de mon temps, soit à mes affaires, soit à mes plaisirs, sans que personne y ait trouvé à redire. J’avoue que je fréquentais volontiers les cabarets des Arméniens et des Juifs ; mais, un jour que je passais devant le collège du Roi, il me prit