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trop justes, hélas ! sur l’ordre social. M. Rousseau de Genève embrassa publiquement Irnois en l’appelant son frère ; M. Diderot l’appela aussi son frère, mais il ne l’embrassa pas ; quant à M. Grimm qui était baron, il se contenta de lui faire de la main un geste sympathique en l’assurant qu’il voyait en lui l’homme, ce chef-d’œuvre de la nature.”

La nouvelle, enfin, est pleine de ces phrases chères à Gobineau : “On l’accusait d’avarice et l’on était injuste ; s’il ne dépensait pas c’est que cela ne l’amusait point.” L’empereur invite Irnois à le venir voir. C’est sans doute pour le récompenser, croit-on absolument dans l’entourage du financier. Mais le récompenser de quoi ? “De son immense fortune, répondit aussitôt Mlle Catherine Maigrelut.”

Comme la plupart des nouvelles de Gobineau, celle-ci finit mal, j’entends que la vertu n’est point récompensée ni le vice puni. Cela contristera les âmes sensibles et enlèvera à Mademoiselle Irnois la popularité qui s’attache aux romans feuilletons, pour ne lui laisser que sa parure de vérité.

TANCRÈDE DE VISAN.