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téresser puissamment. J’irai demain au palais et causerai avec Son Altesse. J’engage madame la comtesse Tonska à ne pas m’envoyer chercher si jamais elle est malade ! Je la mettrais hors d’état de nuire ! Là-dessus, fais tes malles ; nous allons t’aider.

Je partis cette nuit même, après avoir embrassé les miens, mon excellent père, ma mère et ma sœur Liliane. Le prince m’a écrit, à Zurich, que la comtesse n’était plus à Burbach et m’a permis de revenir. Qu’est-il arrivé ? Je le saurai à mon retour et assez tôt, car madame Tonska ne m’intéresse guère. Elle m’a étourdi, elle m’a rendu malade ; mais, positivement, je ne l’ai jamais aimée et je ne l’aime pas ! Si je pouvais me débarrasser de la vision de ses yeux qui me revient constamment, je crois qu’alors je n’y penserais presque plus. Tout ce mal aura une fin. Je serais, cependant, curieux de savoir où la comtesse peut être en ce moment, et si le prince a conservé sa passion pour elle.

Ici finit l’histoire de Conrad Lanze. C’était à Louis de Laudon de prendre la parole. Il le fit en ces termes :