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Lanze alluma un cigare et se mit à son aise dans un fauteuil de canne :

— Je vois que nous ne nous coucherons pas de cette nuit ; mais tout est si beau, ici, ciel et terre, que ce serait un crime d’y songer. Et maintenant, vous, Wilfrid Nore, commencez votre récit, nous vous écoutons de notre mieux.

Wilfrid Nore s’assit de côté sur la table, la main gauche fermée soutenant son corps légèrement incliné, la main droite ouverte appuyée sur sa hanche, et les yeux fixés sur ses deux amis, il s’exprima en ces termes :

— Je suis né à Bagdad…

Avant de suivre plus loin le narrateur, il est nécessaire de prendre une précaution qui va donner au chapitre suivant la forme et la portée les plus avantageuses.