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diences. Après son dîne, il se promenait dans le parc, le bras de sa fille passé sous le sien ; le soir, il causait avec le vieux Lanze pour lequel il avait repris son affection d’enfance, jouait aux échecs avec Aurore, et à dix heures l’embrassait sur le front et s’en allait dans son cabinet où, jusque vers une heure du matin, il se livrait à des études de minéralogie pour lesquelles il était passionné. Quand son neveu lui eut parlé deux ou trois fois de Nore et de Laudon, il vint à Monbonheur un matin que ceux-ci y étaient, prit plaisir à la conversation, et invita les deux amis à dîner. Le professeur Lanze se trouva de la partie. Aurore remplissait, comme de raison, les fonctions de maîtresse du logis. On divagua énormément, à la vive satisfaction du duc, dont l’imagination était aussi vive que l’extérieur compassé et l’habitude régulière. Nore s’était pris pour lui d’une véritable passion ; il lui raconta ses voyages, et comme il s’était acquis des connaissances étendues en histoire naturelle et en physique, l’enthousiasme du vieillard devint tel que, saisissant un flambeau, il voulut mener de suite ses nouveaux amis au milieu de ses collections.

— Aurore, tu viendras avec nous ! s’écria-t-il.

La comtesse Pamina sourit, appela un domestique, donna l’ordre d’apporter des lampes dans la galerie, et continuant sa conversation commencée avec Laudon, suivit son père qui marchait en tête, tenant le bras de Nore et le serrant pour mieux faire sentir une démonstration. À la queue du convoi venait le professeur Lanze, qui criait à tue-tête :

— Ainsi vous partagez les opinions d’Agassiz quant à la formation de certains terrains de l’Amérique du Sud par l’effet des dépôts glaciaires ?

Mais Nore n’avait pas le temps de lui répondre, et on