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que de me résumer de la sorte, je conseillerais certainement à tout le monde, je dis au monde qui vaut la peine de recevoir un conseil, de s’employer jusqu’à la mort, sans y être contraint, dans la fabrique d’expédients dont je parlais tout à l’heure.

— Alors, demanda Wilfrid devinant à demi, que pense donc Votre Altesse Royale ?

— Je pense que l’honnête homme, l’homme qui se sent une âme, a plus que jamais le devoir impérieux de se replier sur lui-même, et, ne pouvant sauver les autres, de travailler à s’améliorer. C’est essentiellement l’œuvre des temps comme le nôtre. Tout ce que la société perd ne disparaît pas, mais se réfugie dans des existences individuelles. L’ensemble est petit, misérable, honteux, répugnant. L’être isolé s’élève, et, comme dans les ruines égyptiennes, au milieu d’amas de décombres, débris mutilés, méconnaissables, enceintes écroulées, effondrées, souvent difficiles à restituer, il survit, il s’élance vers le ciel quelques colosse, des obélisques dont la hauteur maintient l’idée la plus noble, et peut-être même une idée supérieure à ce qu’était jadis le temple ou la ville nivelée à jamais, de même, les hommes isolés, mais plus remarquables, plus dignes de notre admiration que leurs devanciers ne le furent, contribuent à maintenir la notion de ce que doivent être les plus nobles et les plus sublimes créatures de Dieu. De ces êtres, il y en eut aux plus mauvais jours de la décadence antique ; il y en eut beaucoup ; il y en eut plus que jadis on n’avait pu en apercevoir ; il y en eut parmi les païens comme parmi les chrétiens. Car il ne faut pas croire que tout ce qui professait la foi nouvelle fût également dégagé des misères de l’époque ; la légende fait illusion sur ce point. La plupart des zélateurs du culte venu de Judée faiblissaient devant l’adversité et