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en ajouter un nouveau. Peut-être auriez-vous la condescendance d’épouser mademoiselle d’Hermannsburg si je vous en pressais; mais notre relation a été si publique que la pensée seule d’une pareille monstruosité me fait horreur. Ce sont des arrangements assez ordinaires, je ne l’ignore pas; mais ils ne vont pas à mon tempérament et je ne vois qu’une chose à faire: régulariser notre position mutuelle d’abord; éloigner mademoiselle d’Hermannsburg pour quelque temps et la marier. De cette façon tout peut se réparer encore et je ne saurais imaginer qu’il puisse vous entrer dans l’esprit de refuser la seule réparation en votre pouvoir.

Dans ce que venait de dire Elisabeth et qui ne se coordonnait pas trop mal, il y avait du vrai, du douteux et du faux; c’est ce que l’entrée subite d’Adélaide Hermannsburg dans le boudoir de sa mère mit sous le jour le plus lumineux. Adélaide venait d’atteindre ses dix-huit ans. Elle était blonde extrêmement, blanche à éblouir, une taille de reine, des bras admirables, rien d’une jeune fille, beaucoup d’une impératrice, au grand moins l’esprit de sa mère, et son audace et sa hauteur implacable, et, en plus, ce qui n’était pas à dédaigner, le sentiment parfaitement défini qu’elle tenait le pas comme femme aimée vis-à-vis de celle qui ne l’était plus et comme beauté dans sa fleur vis-à-vis de la rose plus d’à demi effeuillée. Quant à une notion quelconque des rapports de fille à mère, pas l’ombre.

Il faut avouer qu’entre ces deux Olympiennes, le pauvre