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fare joue et je vois pour la première fois des militaires norvégiens. Leur uniforme simple et de couleur sombre me rappelle celui de nos soldats. De la jetée, nous pouvons nous faire une idée de la ville, qui est entourée de trois côtés par la Nid. Au loin s’étend le fjord de Trondhjem, — l’un des plus grands, — où se déploie un important commerce maritime. Sur une des îles du fjord nous voyons Munkholm, la forteresse où l’infortuné Pierre de Griffenfeldt, ministre du roi Christian V de Danemark, fut prisonnier pendant dix-huit ans. En apprenant la disgrâce du grand homme d’État, Louis XIV doit avoir dit : « Les Danois n’ont donc pas besoin d’hommes de génie ! » C’est dans cette sombre forteresse que Victor Hugo place les touchants adieux d’Ethel et d’Ordener, lorsque celui-ci se mit à la poursuite de Han d’Islande pour lui arracher un secret qui pouvait procurer la liberté au père de sa bien-aimée.

Trondhjem, après avoir été détruit quinze fois par le feu, — les maisons étaient toutes en bois, — est maintenant construit en pierre. Les rues sont extraordinairement larges, — ceci pour diminuer les chances de la propagation