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Comme j’en jouirais, si je n’étais uniquement occupée à me préserver du vent glacial ! Je pense avec regret à la couverture de voyage oubliée à la maison et aux vêtements chauds expédiés avec les malles à Stockholm. En partant de Kristiania, la chaleur était si intense, que la précaution de nous munir d’habits d’hiver nous avait paru inutile.

N’ayant plus qu’une idée : arriver le plus vite possible au gîte pour échapper au froid qui nous transperce, c’est un vrai soulagement de voir poindre Ormheim, un petit hôtel très bien situé, qui paraît être un séjour de montagne assez fréquenté. Quelle joie d’y trouver un salon chauffé et un bon souper !

Cela fait oublier les peines de la route. Les douze heures de carriole ne nous ont pas trop fatigués et nous entreprenons un petit voyage d’exploration dans les alentours. Guidés par un mugissement lointain, nous arrivons d’abord à la superbe cascade de Vermafos, qui se jette, d’une hauteur de 350 m., dans la vallée que domine Ormheim. Au-dessous de nous gronde la Rauma ; de hautes montagnes, dont le pic le plus élevé est le Storhætten, nous entourent ;