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cela, nous n’avons vu nulle part de mendiants. Non seulement les gens du peuple et de la campagne sont propres et dignes, souvent même vêtus avec quelque recherche, mais encore personne ne songe à exploiter les étrangers d’une manière quelconque. Partout où nous avons logé, — sauf dans les villes, — les prix étaient d’une modicité extraordinaire ; on ne voit pas, comme ailleurs, des vendeurs cherchant à écouler les produits du pays, quoique les campagnards profitent des mois d’hiver, les hommes pour fabriquer divers objets peints ou sculptés, les femmes pour faire de fins ouvrages à l’aiguille, le tout pour la vente. Que de fois je ne pus m’empêcher de faire des comparaisons avec notre Suisse si gâtée par l’industrie des étrangers ! La Norvège ne connaît pas encore cette industrie, du moins dans les vallées retirées que nous avons visitées.

Après Holsæt, la contrée devient toujours plus désolée, et le terrain de plus en plus marécageux annonce le voisinage d’une étendue d’eau considérable. Il doit y avoir un lac dans les environs. Nous quittons la carriole et, en effet, au sortir d’une petite forêt qui nous le