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semblant à des framboises mal mûres. Nous en goûtons avec méfiance ; en effet ces fruits, qui me paraissent être une variété de mûres, ont un goût peu agréable.

Au sortir des gorges de la Laagen, à Brændhougen, le paysage devient moins grandiose. On rencontre des fermes, même une petite église — celle de Dovre — de rares passants, quelques cyclistes ; un véhicule, le premier que nous voyions, dépasse le nôtre. C’est une carriole — petite voiture à deux roues comme la nôtre, mais à une seule place — conduite par un voyageur solitaire.

Mais il nous tarde d’arriver à Toftemœn, où nous devons passer la nuit ; car la journée a été fatigante, et cette ferme a un attrait particulier : elle appartient au sire de Tofte, qui se vante de descendre en ligne directe du roi Harald Harfagar. Le soir, à neuf heures, — il fait encore grand jour, — nous sautons de voiture dans une cour qui semble déserte et ne s’anime pas à notre arrivée. Notre cocher et son cheval s’en vont de leur côté ; il ne nous reste qu’à essayer de conquérir un gîte et un souper. Le bâtiment dans lequel nous pénétrons