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et continuer leur vertigineuse glissade. Inutile de dire que le saut n’est considéré comme réussi et la partie gagnée que si le patineur retombe sur ses pieds. Les sportsmen les plus exercés font des bonds de 20 mètres et plus ; on m’a raconté qu’un jeune paysan du Telemarken tient le record avec un saut de 40 m.

À un détour du chemin, on se trouve brusquement en face de l’imposant établissement de Voksenkollen, bâti sur le roc. La situation est merveilleuse. Au-dessous de l’hôtel, comme un tapis, la forêt descend à perte de vue jusqu’aux abords de la ville. À nos pieds Kristiania, puis la mer avec ses innombrables îles, ses détroits, ses petits golfes. De l’autre côté, un panorama de hautes montagnes, de sommets neigeux. À l’ouest, au-dessus de la pittoresque vallée de Sörkedal, les chaînes de Ringerike et de Nordmarken ; au nord, la cime blanche de Norefjeld et bien d’autres encore dont les noms m’ont échappé. Que j’aimerais rester là des heures, jusqu’à ce que le soleil disparaisse derrière les montagnes !

Mais le programme inexorable ne le permet pas ; il faut quitter la nature pour rentrer dans