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toujours à la tête des braves ; son bonheur était de combattre ; cependant, quelque redoutables que fussent ses armes, il ne voulait point attaquer Otokar ; je ne crois pas qu’il soit encore en vie. » — « Dieu tout-puissant, qui habites les cieux ! s’écria Hiltibraht, permettras-tu donc que ces deux guerriers, unis si étroitement par les liens du sang, en viennent aux mains l’un contre l’autre et qu’ils cherchent à s’ôter la vie ! » En disant ces mots, il détache de son bras des bracelets de grand prix, qu’il en avait reçus en présent du roi des Huns : « Tenez, dit-il, recevez-les ; portez-les pour vous rappeler le souvenir d’un guerrier qui vous estime. » — Hathubraht répondit : « C’est la lance à la main, pointe contre pointe, que l’on reçoit de pareils dons : vieux Hun ! tu ne mérites point de prendre place parmi les guerriers ; tu n’es qu’un lâche espion, qui cherches à me tromper par l’apparence de tes discours ; tiens, ma lance va t’atteindre dans le moment ; n’as tu pas honte, dans un âge si avancé, d’employer d’aussi noirs artifices ? Sache que des hommes qui faisaient voile à l’ouest sur la mer des Wendes, m’ont apporté la nouvelle d’un combat sanglant, dans lequel mon père Hiltibraht, fils de Héri-