nes, et moi, Française, esclave passionnée de l’honneur, je dis que le peuple Canadien n’oubliera jamais le Drapeau de Carillon, ni Octave Crémazie !
Le Drapeau de Carillon ! Vous connaissez aussi ?
Si je le connais, ce vieux troupier qui disait :
« Cet étendard qu’aux grands jours des batailles,
Noble Montcalm, tu plaças dans ma main,
Cet étendard, qu’aux portes de Versailles,
Naguère, hélas ! je déployais en vain !
Je le remets aux champs où de ta gloire
Vivra toujours l’immortel souvenir ;
Et dans ma tombe, emportant ta mémoire.
Pour mon drapeau je viens ici mourir. »
Je viens ici mourir…
Non, pas mourir : je vous soignerai si bien, et il me sera si doux de vous voir revivre par mes soins ! Ne parlez pas de mourir, nous passerons de belles heures à causer du Canada, et je vous dirai des vers de Crémazie. J’en connais un grand nombre. Moi aussi, je puis dire aux marins de la Capricieuse :
« Voyez sur les remparts cette forme indécise,
Agitée et tremblante au souffle de la brise :
C’est le vieux Canadien à son poste rendu !
Le canon de la France a réveillé cette ombre
Qui vient, sortant soudain de sa demeure sombre,
Saluer le drapeau si longtemps attendu. »
Et connaissant son histoire, vous aimez encore Octave Crémazie ?