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Hormis leur lâcheté, rien ne les exila ;
Ceux-là sont des fuyards, des filous, des escarpes,
Des maires dont la boue a souillé les écharpes,
De vils banqueroutiers esquivés nuitamment,
Que l’extradition réclame. Sottement,
Ils se sont dénoncés eux-mêmes par leur fuite.
Ce sont les proscripteurs d’autrefois et leur suite !

O Jersey ! N’est-ce pas fait pour te bafouer ?
Où vinrent des martyrs, voir débarquer Rouher ;
Après Victor Hugo divinisant ta roche,
Voir pousser le bedon risible de Baroche ;
Voir Lebœuf, voir Drouin De Lhuys, voir ces valets
Dont pas un n’a payé même les faux mollets
Qu’il mettait pour aller aux bals des tuileries !
Sans doute, composant leurs mines attendries,
Ils te diront qu’ils sont ruinés, malheureux,
Que l’échafaud était déjà dressé pour eux,
Et qu’on les poursuivait, et qu’on voulait leur tête !
Ne les écoute pas. Ils mentent. La tempête
Peut-elle s’attaquer à de pareils goujats ?
C’est par le mépris seul que tu les replongeas,
O France ! Dans leur ombre et leurs louches ténèbres.
Tacher tes mains du sang de ces gredins funèbres,
Lever le fer des lois pour abattre un goret,
La tête de Baroche à prix ! On en rirait.
Pourquoi tuer Baroche, ô dieux ! La guillotine
Hésiterait devant ce tas de gélatine
Que Napoléon Trois avait fait sénateur !
Mais ces gâteux tombés de