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Traînant après son char, avec leurs sciatiques,
Leur honte sur le front, et leurs maux inconnus
Comme la profondeur de ton cœur, ô Vénus !
Les souverains captifs qui chantent ses louanges !
Ah ! C’est un beau spectacle, à ravir les domanges
Passés, présents, futurs, et qu’on voit rarement !…
C’est à faire tomber du sombre firmament
Les astres effarés, qu’une chose pareille !
Ce clown à qui l’on va, ce soir, tirer l’oreille,
C’était un empereur ! On disait : majesté,
Et sire, et votre altesse, à ce pitre effronté.
Il s’attend aux sifflets, mais qu’importe ! Il s’en fiche !
Il a vu sans rougir écrire sur l’affiche :
« Bonaparte, écuyer du cirque Beauharnais. »
Il est prêt à rentrer dans l’aigle boulonnais,
Mimodrame du grand Persigny, mis en scène
Par l’auteur, remonté récemment par Arsène
Goubert, de l’alcazar, avec danses ! Sénat !
Feux célestes ! Combat à l’hache ! Assassinat !
L’aigle a, pour l’attacher, un cordon de saucisses.
On continuera par les brillants exercices
Du jeune enfant Louis, âgé de quatorze ans ;
Un prodige, messieurs, des plus intéressants,
Qui fait le saut de carpe, et jongle avec des balles !
Le cousin d’Auteuil ou les corses cannibales,
Farce avec revolvers et haute cour ! Enfin,
Ascension sur un câble de fer très-fin,
Par la vieille et célèbre acrobate Eugénie !
À trente pieds de haut ! Costumée en génie