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Car un prince est bien lamentable
Lorsque des parchemins joyeux
N’offrent pas un tas respectable
De bandits parmi ses aïeux ;

Lorsque sa généalogie,
Superbe, n’a pas traversé
Les siècles disparus, rougie
Du sang sur l’échafaud versé.

Toute maison de bonne souche
À son histoire où le poison
Joue un rôle sombre et farouche
Dans les mains de la trahison,

Et la noblesse n’est sincère
Qu’autant qu’on dit comment advint,
Qu’un jour, égrenant son rosaire,
Vers l’an douze ou treize cent vingt,

La noble dame châtelaine,
Son époux allant guerroyer,
Mêla chastement son haleine
Au souffle d’un jeune écuyer.

Nos princes, Dieu les accompagne
Et les conduise par la main !
Déjà du temps de Charlemagne,
Etaient voleurs de grand chemin,