Page:Glatigny - Joyeusetés galantes et autres, 1884.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On le laissait courir dans la maison Hachette,
Et Guéroult lui disait : « Edmond ! » et reprenait :
« Voyez comme il est fort, mon About ! Il connaît
Ses auteurs. On ne peut jamais le faire taire.
Bon jeune homme ! Il voudrait que je lusse Voltaire ! »
Et publiciste heureux, que nous admirions tous,
Il donnait des romans aux journaux à deux sous !

Un jour, nous avons tous de ces choses fâcheuses !
Une feuille, grincheuse entre les plus grincheuses,
Le journal de Legendre, attaqua cet About,
Et l’exemple, aussitôt, fut imité partout.
Diogène, Gaulois, tout s’en mêla ; nouvelles
À la main, faits divers, hélas ! quelles cervelles
Résisteraient au bruit qui se faisait alors ?

About qui n’était pas dans le camp des plus forts,
Se retira.

Le vieux Guéroult, sombre et farouche,
Resta seul. Aucun mot ne tombait de sa bouche,
Un numéro faillit se trouver en retard.
En vain on lui donna Deschamps et Villetard ;
Rien ne put arrêter la source lacrymale