Page:Glatigny - Joyeusetés galantes et autres, 1884.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

II



Couche-toi donc, belle machine
Au corps superbe et triomphant,
Courbe devant moi ton échine,
De même qu’un jeune éléphant.

La haine dans mon cœur s’amasse,
Unie à l’amour, quand je vois
Dandiner au soleil ta masse
Sans éclair, sans rayon, sans voix.

Je sens qu’une bête sauvage
Est à mes pieds, que je soumets.
Prête à bondir, ivre de rage,
Si je tournais le front jamais.

Voilà pourquoi, ma tendre amie,
Mes yeux sont entés dans les tiens,
Pourquoi, dans ma main affermie,
Cette baguette que je tiens.