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« Te voilà veuf pendant une semaine,
Lui dit-il ; viens, nous dînerons ce soir
En devisant des heures envolées,
De ce beau temps où nous étions garçons,
Où nous laissions mille folles chansons
Jaillir sans fin de nos lèvres brûlées
Par les baisers de ces démons d’amour,
Qu’on appelait, en ces temps, des grisettes ;
Viens ! nous ferons au passé des risettes ;
Soyons garçons et libres pour un jour ! »

Le médecin accepte. On boit, on dîne.
Et les propos d’aller leur train : « Blondine
Était jolie, et je l’aimais.
— Ô temps
De nos amours le lendemain trompées !
Des rires fous, de claires équipées !
Je crois entendre encore par instants
Les violons de la Grande-Chaumière,
— Allons au bal !
— Y penses-tu vraiment ?
— Cette folie, hélas ! est la dernière
Que nous ferons avant l’enterrement.
— Allons au bal alors ; vive la joie ! »