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Elle fera sortir de terre devant elle
Des princes et des lords,
Et dans un océan somptueux de dentelle
Elle noiera son corps.

Sa joue aura perdu ses bonnes couleurs crues,
Et ses cheveux mouvants,
Poudrés d’or, auront fait d’importantes recrues
Chez des coiffeurs savants.

Elle ne mettra plus ses poignets sur ses hanches,
Si ce n’est pour danser ;
Ses bras auront blanchi, lorsque par d’autres manches
On les verra passer.

On ne lui dira plus qu’en tremblant : « Je vous aime ! »
Et mille soupirants
Viendront à ses genoux, et peut-être moi-même
Serai-je dans leurs rangs !

Peut-être lui dirai-je : « Adorable inhumaine,
Voyez ma passion ! »
Et je la nommerai, dans mes vers, Célimène,
Avec conviction.