Page:Glatigny - Joyeusetés galantes et autres, 1884.djvu/107

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les oiseaux sous la masse animée et confuse
Des branches, planera dans l’espace brillant. »

« Je ne pourrai chanter demain non plus, mamie ;
Le soleil est mauvais pour mon front découvert,
Il échauffe par trop ma cervelle endormie,
Et blesse l’œil, malgré mon vieil abat-jour vert. »

« Hélas ! » fera la Muse, et de ses mains ridées,
Elle essuiera les pleurs qui mouilleront ses yeux ;
Alors, réunissant quelques pauvres idées,
Je lui dirai : « Voyons ! Pourtant, je suis bien vieux ! »

Ô spectacle touchant ! sur la lyre faussée,
Haletants, et penchant tous deux nos fronts jaunis,
Nous recommencerons, sans crainte, la risée,
La chanson de Monsieur et madame Denis.

Et toi, public, troupeau bêlant que rien n’arrête,
À qui la jeune Muse, en vain, ouvre les bras,
Comme je ne serai plus qu’une vieille bête,
Tu seras à genoux et tu m’applaudiras !