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Pour une Comédienne.



Vos traits hardis, mais sans rudesse,
Semblent vous donner, à la fois,
L’air d’une jeune druidesse
Que l’on révère au fond des bois,

L’air d’une douce nonchalante
Faite à manier l’éventail,
Et laissant, de sa bouche lente,
Tomber quelques mots en détail.

Vous avez la sauvage allure
De ces filles qui, sous le ciel,
Vont dénouant leur chevelure
Que Rubens arrose de miel,

Et vous avez la grâce exquise
D’une coquette de salon,
Qui, dans sa robe de marquise,
S’emprisonne jusqu’au talon.

Les sons divins de la mandore
En vos rires ont un écho ;
La joie ardente vous adore,
Marie, Impéria, Marco !