Pour marbres de Paros je n’ai que des argiles
Que ne veut même pas employer le potier,
Mais j’ai longtemps dessus passé mes doigts agiles.
J’ai planté sur le seuil un vivace églantier
Qui jette à tous les vents ses roses odorantes
Et que ton aperçoit au détour du sentier.
Quelques jasmins aussi, de rouges amarantes,
Vignes ! se marîront à vos belles couleurs,
Que le soleil de juin fera plus apparentes.
Une fraîche Naïade arrose de ses pleurs
Vos tiges vers le ciel lestement élancées
Et mire dans les eaux ses charmantes pâleurs.
C’est l’asile discret doû sortent mes pensées,
En odes, en chansons dont l’art impérieux
A pris soin d’assouplir les phrases cadencées,
Là, dans un demi-jour faible et mystérieux,
Elles ont essayé la force de leurs ailes,
Avant de prendre enfin leur vol victorieux.
Pareilles maintenant aux vertes demoiselles
Qui rasent la surface inquiète des flots,
Elles vont au hasard vivre loin de chez elles.
Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/67
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.