Une atroce douleur de reins, qui m’empêchait de marcher, a fait célébrer le mariage dans ma chambre. C’est M. Delaplace et Vannier qui servaient de témoins à Emma ; M. Degousy et son beau-père étaient les miens. Mon cœur déborde de joie. Hier nous avons été assez égoïstes pour ne pas avoir, le temps de vous écrire. Que le même bonheur vous arrive bientôt. Attendez-moi d’un moment à l’autre. Encore trois ou quatre jours de repos et nous allons vous sauter au cou. Chez nous on désire la paix et je crois que la guerre ne serait que la continuation des désastres. Que cette horrible épreuve soit vite terminée ! Je cède la place à Emma. Nous vous embrassons de toutes nos forces.
Je pourrais transcrire ici la lettre de Mme Glatigny. Mais est-il besoin de nouveaux témoignages pour montrer au vif l’âme. de cette généreuse créature ? Malade, elle se fit guérisseuse. Son amour alla droit au poète souffrant, pour cela même qu’il était poète et qu’il se mourait. Il faut le dire, cette envie, cet engouement de sacrifice n’est pas.