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A Pierre Véron. L’an dernier, quand Avril chantait, ? avais dressé Un tréteau, par la brise errante caressé, Dans votre gai journal, indulgent pour mes odes. Laissant au magasin la Lyre des Rhapsodes, J’avais saisi le fifre aigu, puis un matin, Sans trop m’inquiéter si le ciel incertain Promettait du beau temps ou se chargeait dorage, Soufflant dans le bois noir, et tapant avec rage Sur la caisse, j’avais attiré les passants. Le spectacle avait pris : mes contrôleurs absents Eussent pu quelquefois venir m f avouer cette Somme énorme, trois francs cinquante de recette. Cher théâtre ! où, parmi les cris, les chants moqueurs, Un applaudissement ignoré des claqueurs Éclatait, libre écho de la libre nature / Ma Muse, aventureuse et leste créature Rencontrée en voyage, un jour qu’elle buvait L’eau vierge des torrents, dansait et recevait Les spectateurs avec un sourire plui rose Et plus charmant a voir qu’un feu d’apothéose*