A Alexandre de Bernay. 345 Sur ce mètre pompeux, de tous le souverain, Et que nous te devons, le large alexandrin. Car ce vers souple et fier aux belles rêsonnances, Où ridée est a taise et prend les contenances Qu’il lui plaît, ce grand vers majestueux et doux, Et que Pierre Corneille, un autre de chez nous, A fait vibrer si clair et si haut, c’est ton œuvre ; Œuvre solide et bonne, et que nulle couleuvre N’attaquera jamais sans y laisser ses dents ! Notre sol plantureux, qui pour tous les Adams Fait mûrir au soleil la belle pomme ronde, A Vheur incontesté de f avoir mis au monde. Sous les arbres touffus de Bouffey, tu grandis Au milieu de forts gars, tous fiers, joyeux, hardis, Robustes paysans dont la blouse rustique Rappelle des Gaulois le vêtement antique, Gens faits pour la charrue et faits pour la chanson ! Sifflant avec le merle, écoutant le pinson, Regardant le ciel pur rire à travers ton verre, Tu chantais, Alexandre, en libre et franc trouvère, Tes amours, tes gaîtés, comme nous faisons tous ; Les rimes s’échappaient bruyantes par les trous De ton cerveau fêlé. Certes, plus d’un notable, Le soir, haussait l’épaule en se mettant à table, Lorsque tu revenais, par la porte d’Or bec, Maigre comme un héron qui n’a pâture au bec, Le nez rouge, les yeux ouverts sur les étoiles,
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