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318 Gilles et Pasquins. XXIX Magnard. « Je n’étais rien. J’étais un tout petit garçon Qu’on envoyait chercher le Pays sans façon. Ou faire a" autres courses ; Mais j’avais dans le cœur des appétits hautains, De ces flammes qu’on voit au fond des deux lointains, Auprès des grandes Ourses. On me criait : « Magnard par ci, Magnard par là ; » Je fus longtemps celui dont aucun ne parla, L’être chétif l’atome. Mais, damant le pion à Flaubert abattu, A présent que j’ai fait chez l’éditeur Dentu Editer un fort tome, Je suis grand ! Vapereau me vénère ! Je suis Un des triomphateurs surhumains que tu suis, Auguste Renommée ! Et mon Paris au jour le jour fait, chaque soir, Tressaillir, aux cafés où Prével vient s’asseoir, Les peuples et l’armée ! En parlant de Victor Hugo, je dis ; « Nous deux ! » Et le premier, c’est moi. Ce rimeur hasardeux Dit : « Magnard ! » et s’incline,