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Après un départ. 303 L’être haineux, mauvais, que ton prend par F épaule Et qu’on met a la porte un beau jour, comme un drôle, Est-ce un vaincu ? Faut-il s’incliner devant lui Et vénérer ce front dont la rougeur a fui ? Oh ! gardons ce beau nom de vaincu pour les autres, Pour les soldats tombés, les martyrs, les apôtres, Pour tous ceux qui sont morts fidèles au serment, Jusque sur le bûcher gardant leur dévoûment. Ne prostituons pas a l’homme qu’on renvoie Ce titre que Barbes, avec une âpre joie, Revendique. Laissons partir cet intendant Sur qui son maître garde un silence prudent. Lui, vaincu ? Ce fuyard, gauche, oblique, risible ! Qu’il rentre dans cette ombre où l’on reste invisible, Dans l’ombre du néant, et, les traits résignés, Y compte les trois sous qu’il a si bien gagnés l Mais si jamais, oiseau de sinistre présage, Il se remontre a nous, rions sur son passage, Car ce serait trop drôle, en vérité, qu’un soir, Quand il est dans les mains de « V homme tout en noir, » Quand il est poursuivi par Madame Pernelle Désabusée enfin, — fier, dardant sa prunelle Sur Orgon dont les yeux flottent irrésolus, Tartufe dise encor : « Respectez les vaincus ! » Beaumesnil, août 1870.