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Les Rois s en vont. 269 Et voici qu’au moment où j’achève cette ode Palpitante d’amour, de joie et de terreur, J’apprends que Monaco, se mettant à la mode. Confère au père Blanc le titre d’empereur ! Cloches, carillonnez ! Tonnez, canons ! l’empire, C’est les cortèges, c’est les panaches- hautains, Les grades, les cordons où tout grand cœur aspire, Les chambellans tenant la clef de nos destins ! splendeurs dont l’éclat divin me ravigote, Brillez, éblouissez-moi ces Américains Qui mettent à leur tête un homme en redingote Et ne sont les sujets de rien, peuples mesquins. Renards matois ayant soin de cacher leur queue Et qui, devant la pompe auguste de nos cours, Disent ; « Manteau de pourpre ou robe a frange bleue, Empereur ou bien roi, c’est un maître toujours ! » Et ne comprennent pas ce bonheur ineffable De pouvoir contempler, en regardant le ciel, Son empereur vêtu comme un dieu de la fable, A cheval sur le Louvre en bronze officiel ! Serquigny, avril 1870.