Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/223

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et devant vous, bois verts, et devant toi, Nature,
J’ai serré dans mes bras la chère créature !
Elle n’a pas compris mon angoisse, et ses mains,
Roses d’avoir cueilli les roses des chemins,
Ont essuyé mes yeux, et son rire sonore,
Auprès du gai moulin, dans l’air frémit encore,
     Ô tranquille vallée, innombrables sentiers
Où se mêle aux sureaux la fleur des églantiers ;
Gazons tout étoilés, rivières transparentes,
Ô vagabonds oiseaux, ô familles errantes,
Je reviendrai souvent me perdre parmi vous ;
Que le destin me soit farouche ou me soit doux,
Que j’aime et que je souffre, ou que la joie emplisse
Mon cœur d’un ineffable et suave délice,
Je reviendrai souvent, loin des regards jaloux,
Sources, coteaux et bois, me perdre parmi vous !


Adieu.



Sur la route mal engageante
Où me conduit un dieu jaloux,
Je penserai souvent à vous,
La gracieuse et l’indulgente.