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Il était pauvrement et honorablement né d’un brave gendarme et d’une vaillante paysanne[1]. La souche était bonne et il fallut plus d’une bise et plus d’une gelée pour flétrir le rejeton. Albert Glatigny, dès qu’il porta culotte, fut envoyé à l’école. C’est

  1. Ici, dès l’abord, se dresse devant moi une étrange difficulté. Je ne puis tenir pour l’acte de naissance de mon héros (puisse ce nom de héros contenter l’ombre d’Albert Glatigny) l’acte désigné comme tel dans le livre intitulé Albert Glatigny, sa vie, son œuvre, par Job-Lazare. Paris, Bécus, 1878, in-18. — Cette pièce, que je copie d’après la transcription de M. Job-Lazare, porte :
    MAIRIE
    DE
    LILLEBONNE.
    ___
    Du vingt-huitième Jour du mois de juin, l’an mil huit cent quarante-trois, à onze heures du matin, acte de naissance d’un enfant qui nous a été présenté, et qui a été reconnu être du sexe masculin, au domicile de ses père et mère ci-après nommés. Fils de Isidore-Clément Glatigny, âgé de vingt et un ans, contre-maître, et de Louise-Victorine Leber, son épouse, âgée de dix-huit ans, demeurant ensemble à Lillebonne, et mariés en cette ville, le douze mars mil huit cent quarante-deux. Lequel enfant a reçu les prénoms de Ernest-Albert… Ce document, s’il devait être admis sans examen, aurait pour effet de hérisser d’inextricables difficultés la biographie d’Albert Glatigny. Il est certain que notre poète faisait partie, en 1856, de la troupe comique dirigée par un sieur Blanchereau. Il est certain qu’il se maria à Beaumesnil le 11 février 1871, et qu’il mourut à Sèvres le 16 avril 1873. Or il est peu admissible qu’il se soit engagé dans une troupe