L’eau pure doit tomber dans un cristal limpide
Pour rester pure encor,
Et nous ne voulons pas d’une oreille stupide
Pour nos beaux rhythmes d’or !
L’écho n’est pas muet dans la grotte moussue,
Qui redira nos vers
À la jeune Dryade, un instant aperçue
Entre les taillis verts,
La nuit silencieuse et l’étoile pensive
Nous entendront toujours,
Et la source qui sort de la forêt massive
Arrêtera son cours.
Pourquoi d’autres témoins, pourquoi d’autres oreilles,
Alors que nous aurons
La violette avec l’églantine vermeilles
Et les frais liserons ?
Vous serez avec nous, beaux anges porteurs d’ailes,
Dans les cieux irisés,
Nous nous connaîtrons mieux, étant peu de fidèles
Jaloux de tes baisers.
L’un sur l’autre appuyés, malgré les dieux contraires,
Portant bien haut nos fronts,
Et la main dans la main, comme un peuple de frères,
Tels nous avancerons.
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