’était un grand et maigre
garçon à longues jambes, terminées par de longs pieds.
Ses mains, mal emmanchées,
étaient énormes. Sur sa face imberbe et
osseuse s’épanouissait une grosse bouche,
largement fendue, hardie et affectueuse.
Ses yeux, retroussés au-dessus des pommettes rouges et saillantes, restaient spirituels, quoique bien usés. Quand je le vis,
il était tout à fait décharné. Sa peau, que
la bise et la fièvre avaient travaillée, s’écorchait sur une charpente robuste et grotesque.
Avec son innocente effronterie, ses appétits
jamais satisfaits et toujours en éveil, son
grand besoin de vivre, d’aimer et de chanter,
il représentait fort bien Panurge. En fait de
fortes galanteries et de gaietés solides (vous
m’entendez), il en savait, comme dit Brantôme d’une honnête dame, plus que son pain
quotidien ; ce qui, à vrai dire, eût été assez