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À Cypris.
Déesse à la crinière blonde
Que guident les ramiers épris,
Toi qui poses tes pieds sur l’onde,
Ange du printemps, ô Cypris !
Fléchis pour moi l’enfant rebelle,
Aux yeux charmants, aux doigts rosés.
Qui se contente d’être belle
Et se refuse à mes baisers.
Dis-lui que l’étoile est levée
Qui verse un mystérieux jour
Dans l’âme d’ivresse abreuvée,
Dis-lui d’aimer, mère d’amour !
Dans les champs élus de la Grèce,
Nymphe divine, elle n’a pas,
Plus légère qu’une caresse,
À ton autel porté ses pas.
Fille du Nord, elle est venue
Dans un siècle impie et mauvais,
Où la splendeur est méconnue
De la forme que tu revêts.