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Où donc est cette époque où, joyeuse et frivole,
Elle écoutait jaser les oiseaux tapageurs ?
Oh ! comme le temps court ! comme le temps s’envole !
Les roses lui donnaient leurs charmantes rougeurs.

Le merle saluait sa figure divine,
Et Laurette apprenait au merle des chansons ;
Elle courait pieds nus au fond de la ravine
Et souriait aux nids cachés dans les buissons.

Fraîche idylle ! Un matin, Laure s’en est allée ;
Mais son amant avait la voix tendre et disait
Des mots si ravissants qu’elle, tout affolée,
Sentait son pauvre cœur sauter dans son corset.

Et, ce beau rêve aidant, son cœur tressaille encore,
Elle ouvre ses deux bras, mais un manant épais
Auprès d’elle couché grogne : — Laide pécore,
J’ai besoin de dormir ; laisse-moi donc la paix !



V



Oh ! l’aurore du ciel, la lumière abondante,
Les arbres agitant leurs panaches fleuris,
Et la sève de mai qui réjouit, ardente,
Les champs las de l’hiver, les cœurs las de Paris !