Page:Glaser - Le Mouvement littéraire 1912.djvu/417

Cette page n’a pas encore été corrigée

DÉCEMBRE. — HISTOIRE, LITTÉRATURE, DIVERS 403

faite que leur étude apparaît comme la plus compré- hensive et la plus complète qui ait été publiée sur Flau- bert, sur sa pensée et sur son œuvre.

CAMILLE MAUCLAIR

De r Amour physique.

Le livre de M. Camille Mauclair me plonge dans un grand embarras; cet écrivain très distingué auquel nous devons des œuvres si émouvantes et si remar- quables aborde, en effet, dans ce nouveau livre des questions très délicates et très scabreuses avec une audace qui ne saurait être permise au chroniqueur du Figaro. Il nous le dit dans sa préface : « J*ai touché ici à quelques préjugés que la plupart des hommes et des femmes éludent en secret, mais dont leur hypocrisie ne souffre guère qu'on parle librement et sans respect ni circonspection. »

Mettons, si vous voulez, que je suis un hypocrite, mais je garde un profond respect pour quelques-uns des préjugés bousculés par l'écrivain, et je persiste à croire qu'il convient d'en parler avec beaucoup de cir- conspection.

Il y a d'ailleurs, dans le livre de M. Camille Mauclair, une très belle dépense de talent, d'étude et de réflexion, mais il n'aurait pas dû, ni dans son titre, ni dans son livre, employer le mot « Amour ». Ce mot vénérable et charmant qui n'a rien à voir en cette affaire; ce mot, il convient de le laisser à la seule humanité lorsqu'elle reste vraiment humaine et de l'écarter soigneusement lorsqu'on étudie l'homme dans ses ressemblances trop fréquentes avec ses frères inférieurs. M. Camille Mau- clair le sait mieux que moi-même, lui qui évoqua l'amour tragique en de si belles nouvelles, lui qui se