Page:Glaser - Le Mouvement littéraire 1912.djvu/256

Cette page n’a pas encore été corrigée

24^ tË MOUVEMENT LITTÉRAIRE

a, de même, vu arriver du lointain, un à un, les hommes d'aujourd'hui et ceux de demain légers de bagage et chargés d'ambition ». Et ces derniers, il les juge parfois sans tendresse et sans respect. On peut trouver ses opinions discutables : il est certain qu'elles ne sont influencées ni par l'envie, ni par l'amertume, car M. Maurice Dreyfous qui nous aflirme, avec un peu trop de complaisance, qu'il ne fut rien, — a raison de dire qu'il ne voulut rien être.

Il figurera, du moins, parmi les historiographes de notre temps et l'on ira chercher dans son livre des docu- ments et des renseignements sur la guerre et le siège de Paris, sur Théophile Gautier, sur Alexandre Dumas et Théodore Barrière, sur la naissance de la presse à un sou et son fondateur Polydore Millaud, sur Dalou et sur la princesse Mathilde, documents et renseignements sur tant de gens et sur tant de choses que M. Mau- rice Dreyfous a, sans compter, accumulés dans son livre avec une prodigalité qui ne va pas sans désordre ni confusion, mais qui donne à l'ouvrage une vie extraordinaire et un bien grand agrément.

RICHARD WAGNER

Ma Vie. (3^ Qoluméj 1850-1864.)

11 y a dans ces souvenirs de M. Dreyfous une page bien intéressante où revivent les journées héroïques des concerts Pasdeloup, avec les œuvres de Wagner outrageusement sifïlées et chutées par une foule hur- lante, acclamées frénétiquement par une vingtaine d'auditeurs, au milieu desquels on admirait la divine figure d'Auguste Holmes, toute auréolée de cheveux couleur de blé mûr. Ces batailles magnifique, je les ai