Page:Glaser - Le Mouvement littéraire 1912.djvu/204

Cette page n’a pas encore été corrigée

190 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

il s'inscrit dans une couronne fleurie, sur la couverture du roman de M. Paul- Adrien Schayé.

Vous n'avez pas oublié le livre où M. Schayé nous a conté, naguère, l'aventure de Gloud Barbant, ce neu- rasthénique qui presque à chaque page de son journal s'écriait : « Je m'embête ! » Quel dommage que Gloud Barbant n'ait point connu Gribiche ! Avec elle, vrai- ment il n'y a pas moyen de s'emb...nuyer une minute; il n'est pas de neurasthénie — non plus que de neuras- thénique — qui puisse lui résister. De vrai, c'est une petite femme fort agréable : chacun de ses faux pas nous la rend un peu plus sympathique, — et elle fait tout ce qu'il faut pour nous devenir énormément sym- pathique ! Elle est primesautière et joviale, fantaisiste, d'une fantaisie qui s'ignore, heureuse ignorance qui lui permet de rester toujours simple et bon enfant.

La déplorable influence de cette jolie petite personne désorganise le plus fâcheusement du monde des ména- ges excellents, trouble la vie de son ami, le jeune sta- giaire, Jacques Zède, qui a beaucoup de mal à prendre l'habitude d'être trompé, cause la mort d'un certain homme-volcan pris pour un cambrioleur. Mais tout cela, au fond, n'a pas d'importance, parce que Gribiche est si gentille à voir et à entendre, et parce que sa com- pagnie est infiniment agréable et divertissante.

LÉON FRAPIÉ

La Mère Croquemitaine.

Sous ce titre M. Léon Frapié réunit une trentaine de ces nouvelles rapides, incisives, directes, de ces petits tableaux humains et vivants où il excelle, d'un art si particulier qui réside justement dans l'absence de toute espèce d'art, de toute recherche.