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MAI. — HtSTOtRE, LITtERAtURË, DÎVEÎIS 169

viens de relire ses conférences réunies en un volume, c'est un régal, mais c'est vraiment bien cruel et on est tenté, parfois, de demander merci pour le héros et la victime de cette étude.

On a tort : la gloire de Chateaubriand ne sera pas ternie par les conférences de M. Jules Lemaitre, qui n'eut jamais de si mauvais desseins contre elle. D'abord, il l'a lu, ce qui est un hommage assez précieux et rare — on admire beaucoup Chateaubriand, mais on le lit peu en dehors des Méfnoires d'Outre- Tombe — et puis, après lui avoir décoché tant de traits, il a conclu tout de même que Chateaubriand était « depuis les écrivains du XVI® et du xvii® siècle, l'homme qui a le plus agi sur la langue et sur le style ; l'homme qui a su y introduire le plus de musique, le plus d'images, le plus de parfums, le plus de contacts suaves, et qui a écrit les plus eni- vrantes phrases sur la volupté et sur la mort ». Et tout cela c'est bien quelque chose, sans doute.

PAUL BOURGET

Pages de Critique et de Doctrine.

Dans ces deux volumes : Pages de critique et de doc- trine, M. Paul Bourget a réuni des études, des essais, écrits au courant de l'actualité, et qu'il a groupés en « notes de rhétorique contemporaine », « notes de cri- tique psychologique », « thèse traditionnaliste », et « quelques exemples ».

C'est, ainsi que M. Paul Bourget le dit dans sa pré- face adressée à M. Jules Lemaitre, un de ces recueils que nos aînés intitulaient simplement « Mélanges », « sorte d'ouvrage dont le type supérieur serait les Lundis de Sainte-Beuve et les Essais de Montaigne ». L'écrivain ne se dissimule pas que ce qui manque à de

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