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MAI. — LES ROMANS 153

nables, leur juste part. Est-il besoin d'ajouter que son roman est plein d'intérêt, d'émotion, de mouvement, et que l'histoire est d'un bout à l'autre attachante? La foule des lectrices de M. Jean de la Brète en sont assurées d'avance en apercevant son nom sur la cou- verture d'un livre.

EUGÈNE LE ROY

L'Ennemi de la Mort.

Le roman de M. Eugène Le Roy, l'Ennemi de la Mort, est une œuvre puissante et douloureuse, digne du talent âpre et minutieux auquel nous devons Jac- quou le Croquant, cette manière de chef-d'œuvre. L' « ennemi de la Mort », dont Técrivain nous conte l'aventure lamentable, est un jeune médecin, Daniel Charbonnière, issu d'une vieille famille périgourdine, qui est venu s'installer, au commencement du xix^ siècle, dans la demeure familiale où son père vient de mourir. De grandes difficultés l'attendent dans cette « maison du Désert », où seule demeure une vieille servante, la Grande; son père a laissé des dettes nom- breuses, mais Daniel est plein de courage, d'énergie et de foi en l'avenir.

Il pourrait, tout de suite, avoir la vie large et facile, car sa bonne étoile l'a conduit au chevet de Minna, sa cousine, la fille de son principal créancier; il la soigne, il la guérit; une idylle s'est ébauchée entre eux et il pourrait aisément Tépouser; mais il est huguenot, libre penseur, et la dévotion de la jeune fille et aussi srs millions l'épouvantent; il renonce à elle, et Minna bientôt épouse le vicomte de Bretout, débauché, brutal, que protège le curé.

Cependant Daniel, qui s'est mis en ménage avec Sylvia, recueillie d'abord, puis aimée, et dont il a un

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