Le Comité du prix « Vie Heureuse », prix de 5.000 francs comme le prix Goncourt, doit être, suivant le règlement, attribué chaque année, par un jury composé de femmes de lettres, au meilleur ouvrage de l’année, imprimé en langue française, que l’auteur soit un homme ou une femme, qu’il soit écrit en vers, ou en prose, qu’il soit roman, mémoires, drame, etc…
Ce jury, composé de Mmes C. de Broutelles, Alphonse Daudet, Dieulafoy, Duclaux, Claude Ferval, Judith Gautier, Félix-Faure-Goyau, Myriam Harry, Daniel Lesueur, Catulle Mendès, Poradowska, Gabrielle Réval, duchesse de Rouan, Séverine, Marcelle Tinayre, a décerné, dans sa séance du 6 décembre 1907, le prix à Mme Colette Yver, auteur du roman Princesses de Science.
Malgré l’éclectisme du règlement, qui permet d’attribuer indifféremment le prix à un homme ou à une femme, il semble bien que ce jury féminin ait quelque plaisir à consacrer une femme de lettres : en quatre années, il a couronné trois femmes et un homme. Loin de moi la pensée de lui en faire grief ! les amis des femmes pourraient nous répondre, d’ailleurs, que la proportion est déjà jolie et que la « Vie Heureuse » est encore plus libérale que sa mâle voisine : l’Académie Goncourt, laquelle
