Page:Glangeaud - Les Volcans d'Auvergne.pdf/8

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 10 —

édifices volcaniques, qu’ils soient assis sur un socle de roches cristallines ou calcaires, ils ont tous une position spéciale : ils sont situés sur des fractures de l’écorce terrestre délimitant au moins deux compartiments de cette écorce, différemment dénivelés, compartiments faisant partie de régions plus ou moins effondrées. En un mot, les volcans d’Auvergne sont situés sur des lignes de dislocation, en relation avec des zones d’effondrement.

J’essaierai de déduire, dans un instant, les conclusions importantes qui résultent de cette situation spéciale et qui permettent d’expliquer leur genèse.

Nous allons maintenant passer rapidement en revue les principales régions volcaniques de l’Auvergne, en commençant par la plus ancienne, la Limagne, qui, jusqu’ici, était l’une des moins connues au point de vue volcaniques et qui devient la plus intéressante.

I
LA LIMAGNE

Dans son ensemble, la Limagne constitue une grande dépression dominée par les monts du Forez et du Livradois à l’E. et le soubassement cristallin qui supporte la chaîne des Puys et le Mont-Dore à l’O. Ce grand couloir de plus de 120 kilomètres de long et de 20 à 40 kilomètres de large est parcouru par l’Allier dans toute sa longueur. Son histoire est des plus curieuses et des plus suggestives. Elle va nous permettre de comprendre non seulement la genèse des volcans qui l’accidentent d’une façon si heureuse, mais aussi celle des autres régions volcaniques auvergnates.

La grande dépression lémanienne, comblée par les sédiments oligocènes, s’étend des environs de Brioude vers Issoire, Clermont, Riom, et se prolonge vers Gannat et jusqu’au delà de Moulins. Par suite de plissements transversaux (anticlinaux) perpendiculaires à la direction générale N.-S. de la