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Mais d’abord, on ne peut pas dire que les volcans d’Auvergne, principalement ceux de la Limagne, des Puys et du Mont-Dore soient définitivement entrés dans la période de repos. Il y a de nombreux signes qui attestent encore la vitalité, atténuée sans doute, mais manifeste cependant, d’un foyer incandescent très rapproché de nous, puisqu’il n’en est séparé que par une vingtaine de kilomètres (une simple pellicule comparativement au rayon terrestre). Ces signes sont un sous-sol deux fois et demi plus chaud que dans les autres régions françaises, les dégagements considérables d’acide carbonique qui en proviennent, dégagements qui se chiffrent, dans la Limagne seulement, par plus de cent millions de litres par jour (deux cent mille kilos) ; ce sont encore les sorties de bitume, provenant de la condensation de carbures d’hydrogène, l’existence de pétrole à mille mètres de profondeur ayant la même origine que le bitume ; ce sont aussi les innombrables sources thermales dont certaines ont une température atteignant près de 50 degrés ; gaz et liquides, faisant issue par des failles, des fractures qui prennent leur origine à la surface des réservoirs où les roches sont en fusion.

Bien que la série de ces phénomènes indique la dernière phase de l’activité des volcans, il ne s’en suit pas que ces derniers ne puiseront pas une nouvelle énergie, une nouvelle vitalité, sous l’influence de mouvements du sol et de la chute de voussoirs dans le bain fondu. Or, ces mouvements existent et existeront tant que l’écorce terrestre pourra se contracter, se plisser en certains points et, par contre-coup s’effondrer en d’autres points, et peser de tout son poids sur le magma en fusion de la profondeur.

Si l’Aubrac et le Cantal semblent tombés dans la décrépitude définitive, et si le Mont-Dore en approche, il n’en est pas ainsi de la région des Puys et de la Limagne où nous constatons la série des phénomènes dont je viens de parler.

En un mot, sans vouloir jeter en aucune façon l’alarme dans les esprits, j’estime qu’il n’est pas impossible que, dans un avenir lointain, très lointain sans doute, l’activité volcanique ne se réveille en Auvergne. C’est tout ce que nous pouvons dire. Il est probable que nos arrière-petits-fils ne