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généralement sous l’aspect d’énormes dykes du plus curieux effet déchaussés sur plus de 200 mètres de haut (Roches Tuilière et Sanadoire (fig. 22), Puy Montcey).

Les coulées basaltiques très fluides forment le revêtement périphérique. Elles ont progressé parfois jusqu’à 25 kilomètres de leur point d’émission et constituent, en certains points, de véritables planèzes (Aurière).

Mais ce ne sont pas les coulées qui forment la plus grande partie du massif, ce sont les projections de toute nature qui ont été lancées par les diverses bouches et qui constituent les cinérites (cendres volcaniques) seules, ou mélangées à des blocs de toute taille, les brèches ignées, les conglomérats ponceux,

Fig. 26. — Le Lac Pavin. — Lac-cratère au pied du volcan de Montchal


dont l’origine paraît multiple. Les unes sont dues à des coulées boueuses, d’autres ont été peut-être formées par des nuées ardentes, analogues à celles que M. Lacroix a étudiées à la Martinique. Les remaniements de ces diverses formations (qui se ravinent mutuellement) par l’eau et aussi par les glaciers, complique singulièrement leur étude.

Le monde animé au moment de l’édification des volcans du Mont-Dore. Âge de ces volcans. — C’est dans les cinérites que sont enfouies, en maints endroits (la Bourboule, Saut de la Pucelle, etc.), les flores qui croissaient sur les flancs du volcan durant les intervalles de repos et qui, exhumées par les paléontologistes, comme de Saporta, l’abbé Boulay, ont permis de reconstituer le monde végétal de cette époque