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très curieux, celui de la formation de glace durant les grandes chaleurs de l’été. J’explique ce phénomène de la façon suivante. Lorsqu’il fait chaud il se produit une évaporation à la surface de la coulée, et une aspiration de l’eau à travers les laves scoriacées et poreuses. Or l’évaporation est d’autant plus active qu’il fait plus chaud, mais le refroidissement sera également d’autant plus grand que l’évaporation sera plus considérable. À un moment donné cette évaporation sera suffisante pour congeler l’eau à la surface du sol ; c’est en effet ce qu’on observe dans les trous à glace des environs de Pontgibaud et d’Aydat, où l’on ne trouve de glace que lorsqu’il fait très chaud. Il y a donc là un phénomène physique fort intéressant.

Les coulées de lave se sont parfois étendues en travers d’une vallée qu’elles ont barrée, donnant naissance à des lacs, dits de barrage (lac d’Aydat). Dans certains cas (Tartaret) c’est le cône éruptif qui s’est édifié au milieu de la vallée (lac Chambon).

Les laves émises par les volcans de la chaîne des Puys sont très variées et ont été surtout étudiées par M. Michel Lévy. Elles comprennent des trachytes (domites) (Puy de Dôme), des andésites (Pariou), des labradorites (Barme, La Raviole, Côme) (type prédominant) et des basaltes.

On trouve aussi fréquemment des minéraux formés par les fumerolles volcaniques, notamment le fer oligiste, le soufre, la tridymite, le mica, le pyroxène, etc., analogues à ceux que l’on recueille dans les volcans actifs.

J’ai calculé que le volume des produits émis par les volcans de la chaîne des Puys atteignait environ 8 milliards de mètres cubes. Le volume des cendres rejetées doit être considérable. Elles ont été entraînées en partie dans la Limagne où elles contribuent grâce à leur richesse en phosphore, dans une large mesure, à lui donner sa prodigieuse fertilité.

Les volcans de la chaîne des Puys se sont édifiés en deux périodes différentes : les volcans domitiques, au Pliocène supérieur ; les volcans à cratère au début et à la fin du Quaternaire. Il est possible que les premiers hommes aient assisté aux dernières éruptions, il y a quelque 20.000 ans environ.