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Nous saisissons ainsi la puissance de l’effort du refroidissement et nous constatons l’effet continu, qui avait fait naître la dépression, l’avait comblée de sédiments et l’avait bordée de régions plus élevées (Forez, soubassement des Puys et du Mont-Dore).

La Limagne est donc une zone de l’écorce terrestre (synclinal) plissée en fond de bateau, limitée par des zones plissées en sens inverse (anticlinaux). Le refroidissement continuant releva d’abord toute la région sud du Massif Central : les Cévennes, la Margeride, etc., amenant ainsi l’écoulement des eaux des lacs vers le Nord et le bassin de Paris, et, ensuite, l’exondation complète des territoires lacustres qui furent définitivement émergés à la fin de l’oligocène.

Les différentes étapes de cette transformation de la Limagne, dont l’histoire, comme on le voit, se rattache étroitement à celle du Massif Central, sont particulièrement nettes.

À la période suivante (Miocène), les premiers cours d’eau actuels vont s’esquisser, ils suivront le fond des synclinaux oligocènes et épouseront la direction de ces derniers. Leur tracé a donc été imposé par les événements géologiques.

Cette phase fluviatile, qui débuta à l’aurore du Miocène, se continue encore, car les rivières, comme l’Allier, l’Alagnon, la Dore, la Sioule, la Dordogne, la Loire, n’ont fait, depuis, que creuser leur lit au milieu des sédiments déposés dans les dépressions oligocènes.

C’est fréquemment sur les alluvions de ces rivières, dont on a pu reconstituer l’âge, grâce aux fossiles qu’elles renferment, que vont s’étendre les coulées de lave des volcans, qui vont maintenant s’édifier dans la Limagne et dans les autres régions auvergnates.

Ainsi, il y a un enchaînement des phénomènes orogéniques et hydrologiques tout à fait remarquable, dans la Limagne, et cet enchaînement va se compléter par la venue des phénomènes volcaniques.

Le refroidissement va, en effet, relever de plus en plus les bords des dépressions, comme la Limagne, et enfoncer le centre (refoulements horizontaux suivis de tassements). Cet effort dynamique, qui avait une direction générale Est-Ouest, eut comme effet de découper les couches terrestres en de