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changements essentiels dans l’hydrographie générale. Ils donnent, en effet, naissance à plusieurs cours d’eau importants la Loire, la Dordogne, la Cère, l’Alagnon et la Sioule.

De cet ensemble découlent les conclusions suivantes

Il existe dans le Massif Central deux lignes maitresses des hauteurs servant de lignes de partage des eaux et divisant le Massif en trois secteurs oro-hydrographiques : Dans le secteur oriental (E. et S.-E.) de faible largeur, qui forme l’escarpe de 600 kilomètres dont il a été question plus haut, les cours d’eaux ayant leur niveau de base très rapproché, ont un trajet relativement court et offrent des pentes considérables. Aussi sont-ils représentés par des rivières (le Gier, l’Erieux, l’Ardèche, le Gard, l’Hérault et l’Orb) qui deviennent des torrents impétueux, dont les crues terribles, accentuées par un déboisement stupide produisent en quelques heures de véritables désastres. L’activité dynamique de ces cours d’eaux étant plus grande que celle de ceux du versant atlantique, il y a empiètement de plus en plus marqué des premiers sur les seconds et il se produit, par suite, une migration vers l’O. de la ligne de partage des eaux.

Les deux secteurs du versant atlantique sont séparés par le dos d’âne Margeride-Cézallier-Millevaches-Monts de la Marche, traversé lui aussi par la trainée volcanique N.-S. de l’Auvergne (Chaîne des Puys, Monts Dore, Cézallier, Cantal, Aubrac) de 140 kilomètres de long bien caractéristique avec sa double antenne E.-O. et O.-E. de rivières (fig. 10). Au delà, c’est la grande rainure houillère qui interrompt la ligne de hauteurs et détourne la Dordogne et quelques uns de ses affluents, la Diège, la Luzège, vers le S.-O.

Les trois nœuds hydrographiques principaux du Massif sont situés sur la ligne orographique précitée. Le premier comprend le Causse surélevé de Montbel (1.263m) et les montagnes du Goulet et de Mercoire (1.501m) (Lozère) sur les flancs desquels s’écoulent sur les trois secteurs le Chassezac, l’Allier, le Lot et leurs affluents, tandis que plus au N., l’Ardèche, l’Erieux et la Loire s’échappent de la région montagneuse du Mézenc et du haut Vivarais et qu’au S. partent de la base des crêtes Cévenoles, du Mont Lozère et de l’Aigoual la Dourbie, le Tarn et la Jonte. L’Aveyron naît en plein Causse et la Truyère prend sa source sur les flancs de la Margeride.

Le second nœud s’étend sur les massifs des Monts Dore, du Cézallier et du Cantal d’où s’échappent principalement la Sioule, la Dordogne, la Rhue, la Cère, l’Alagnon et la Truyère, etc.