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Les dislocations miocènes. — Régions effondrées et régions surélevées. — Failles bordières externes et internes. — La mosaïque massif centralienne.

Le double effort dynamique pyrénéen et alpin qui se continua durant le Miocène, amena un redressement considérable du relief à l’E. et au S.-E. où il acheva de donner naissance à l’escarpe bordière qui limite ce Massif sur ces deux côtés. Le maximum de surélévation eut lieu dans la région de superposition des deux influences dynamiques (Cévennes méridionales de l’Aigoual au Mont Lozère et au Vivarais) où les terrains archéo-granitiques atteignent leur plus grande altitude (de 1.550m à 1.702m) et où devait se produire nécessairement un nœud hydrographique important.

D’une manière générale, il y eut durant le Miocène, un relèvement de l’Oligocène sur les flancs des anticlinaux et enfoncement vers les axes synclinaux (Limagne) avec voussoirs en échelons (fig. 9 et planche II).

Le bassin de Montbrison est un bassin monoclinal, avec relèvement sur le flanc du Forez, tandis que le bassin du Puy présente dans la région médiane un voussoir archéo-granitique N.-W. surélevé (Blavozy, La Voulte-sur-Loire), séparant actuellement le bassin primitif en deux bassins secondaires le bassin du Puy et le bassin de l’Emblavès. Dans le Cantal, le surélèvement se fit également suivant une direction N.-W. (Boule).

L’amplitude de ces mouvements, qui découpèrent l’Oligocène et leur substratum en une série de voussoirs exhaussés ou effondrés, fut inégale suivant les régions. Les couches oligocènes furent portées sur les flancs des Monts-Dore et du Cézallier à plus de 1.100 mètres d’altitude et enfoncées vers le centre (Limagne à plus de 1.000"1 de profondeur). Si l’on tient compte des altitudes actuelles on peut dire que les dénivellations totales atteignent plus de 1.200 mètres dans la Limagne et 400 mètres dans le Cantal (l’Oligocène est à 600m à Aurillac et à 1.000m à Dienne).

Le rajeunissement pyrénéo-alpin du Massif n’est donc pas uniforme et ne s’est pas effectué partout de la même manière. Dans le Charolais, le Maçonnais et le Lyonnais, les ondes alpines firent surgir non-seulement le manteau du Secondaire, qui s’étendait depuis le Vivarais jusqu’au Jura, mais aussi le substratum hercynien. Si l’ensemble était relevé S.-N. il se produisit aussi une série de voussoirs orientés N.-E. comme les plis hercyniens, sur les flancs desquels s’alignent les terrains Jurassiques, il y eut en outre (M. Lévy) superposition de cassures N.-O. à ces deux systèmes de dislocations, dont les unes