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en Vertébrés (faunes de Cournon, Chaptuzat, Saint-Gérand-lePuy, etc.). Cette faune tropicale a été étudiée par de nombreux naturalistes : Pomel, Oustalet, Filhol, Milne-Edwards, etc.).

Les bords du grand lac, qui communiqua d’abord avec le bassin du Rhône, puis vraisemblablement avec le bassin de Paris (couches à Cyrènes et à Diatomées marins (Héribaud), étaient couverts d’une flore de palmiers, de lauriers-roses, de camphriers, de mimosas, de magnolias, de bouleaux (flores de Ravel, de Gergovia, etc., étudiées par l’abbé Boulay, Marty). La population animale était nombreuse et très variée, aussi bien dans le lac que dans ses environs où il existait des troupeaux de petits ruminants, de grands pachydermes (Anthracotherium) de rhinocéros, de rongeurs voisins des loirs, des écureuils et des castors. Les ancêtres du chien (Amphicyon), vivaient là en compagnie des précurseurs des loutres, des martres, des civettes et de quelques marsupiaux apparentés aux sarigues.

Plusieurs espèces de tortues, de poissons et des crocodiles, comparables à ceux du Nil, complétaient cette population aquatique à laquelle s’ajoutait une multitude d’oiseaux d’espèces variées canards, plongeons, mouettes, cormorans, flamants, marabouts, faune ornithologique dont la physionomie rappelle celle des grands lacs africains actuels.

Les efforts dynamiques qui contribuèrent à la formation des bassins lagunaires et lacustres, produisirent dans les bassins où l’enfoncement rapide était maximum, comme la Limagne, des séries de fractures par lesquelles commença à s’échapper le magma fondu sous forme de coulées, qui s’épanchèrent dans le lac (Côtes de Clermont, Chanturgue et probablement Gergovie), et de projections, qui se mélangèrent aux dépôts de cette époque (pépérites pro-parte) ou formèrent des cônes de cendres et de scories enfouis sous les sédiments oligocènes puis exhumés à nouveau par l’érosion (Puy de Crouelle, fig. 28). Ainsi débuta de nouveau à l’Oligocène le phénomène volcanique sous des influences analogues à celles qui l’avait déclanché au Devonien et au Carbonifère. Il devait s’étendre durant toute l’ère tertiaire et quaternaire dans une notable partie du Massif Central.

Les premières coulées volcaniques qui forment aujourd’hui une partie des plateaux de la Limagne, couronnant un support tertiaire ne sont donc pas toutes épanchées à l’air et postérieurement à l’Oligocène, comme on le pensait, mais elles ont été parfois ramenées au jour par érosion.

A la fin de l’Oligocène l’exondation de tous les bassins lacustres du Massif Central était presque complète.